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C’est quoi être atypique et avoir un enfant atypique ?


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On va se le dire tout de suite : vivre avec un cerveau qui pense un peu autrement, c’est déjà toute une aventure. Mais quand on élève un enfant qui fonctionne aussi en mode "hors-piste", là, on entre carrément dans un monde parallèle. Un monde intense, décalé, parfois épuisant, souvent merveilleux, toujours profond.


Être atypique, ce n’est pas juste "être différent". Ce mot, "atypique", on l'entend un peu partout maintenant. On l'utilise à toutes les sauces. Mais dans la vraie vie, être atypique, ce n’est pas juste être original ou créatif. C’est souvent un fonctionnement neurologique particulier. Une manière différente de percevoir le monde, de penser, de ressentir. On peut être hypersensible, HPI, TDAH, TSA, dyslexique, ou un peu de tout ça à la fois. On peut aussi ne rentrer dans aucune case précise, mais sentir quand même, au fond de soi, qu’on fonctionne autrement.


Pour ma part, j’ai longtemps eu cette impression d’être "en décalage". Trop intense, trop émotive, trop tout. Comme si le monde allait à une vitesse, et moi à une autre. J’ai appris à composer avec ça, à en faire une force, même si ça n’a pas toujours été simple.


Et puis un jour, un enfant arrive... Et très vite, on sent que ce petit bout qu’on aime à la folie, il a quelque chose de familier. Ce n’est pas juste qu’il nous ressemble physiquement, non. Il a cette même intensité dans le regard. Cette hypersensibilité à fleur de peau. Cette curiosité débordante, cet esprit qui carbure jour et nuit. Alors oui, c’est beau. On se dit qu’on va pouvoir le comprendre, l’accompagner, le soutenir comme on aurait aimé l’être. Mais ça vient aussi réveiller pas mal de trucs chez nous. Parce que lorsqu’on doit gérer ses propres vagues émotionnelles et celles de son enfant, ça fait beaucoup de houle dans le même bateau.


Au quotidien, ça veut dire apprendre à anticiper les débordements sensoriels, les frustrations, les questions existentielles à 6h du matin. C’est jongler entre des journées ultra-intenses et des soirées où on a soi-même besoin d’un sas de décompression. C’est parfois se sentir démunie face aux réactions de son enfant, tout en comprenant très bien d’où elles viennent. C’est savoir qu’il a besoin d’un cadre rassurant, tout en ayant du mal à poser ce cadre parce que nous aussi, on a nos propres défis de régulation.


Et parfois, c’est craquer. Se sentir dépassée. Avoir envie de tout arrêter, juste pour pouvoir respirer. Mais c’est aussi vivre des moments d’une intensité émotionnelle rare! Avoir des discussions d’une profondeur étonnante pour l’âge qu’il/elle a. Rire jusqu’aux larmes pour une blague absurde. Le voir créer, inventer, s’émerveiller, ressentir avec toute son âme.


Une double atypie, mais pas une double peine ! Beaucoup de gens voient l’atypie comme un problème à résoudre. Une difficulté à corriger. Mais ce n’est pas le bon angle. Il ne s’agit pas de "réparer" quoi que ce soit. Il s’agit de comprendre comment on fonctionne, comment notre enfant fonctionne, et de créer un environnement où chacun peut s’épanouir à sa manière. Oui, c’est vrai, c’est parfois plus compliqué. On a besoin de temps pour soi, de temps pour cet enfant, de compréhension de la part de l’école, de la famille, des amis qui ne voient pas toujours ce qu’on vit. On se sent parfois seul-e, incompris, jugé. Mais on a aussi cette chance incroyable de partager un lien unique. Une complicité profonde. Un langage commun. On est capable de lire entre les lignes, de sentir quand ça déborde, d’ajuster avant que ça pète.


Ce que j’ai appris (et que j’aimerais transmettre)

Que non, ce n’est pas un défaut, ni pour moi, ni pour l'enfant.

Qu’on n’a pas besoin d’être "normaux" pour être bien.

Que demander de l’aide, c’est une preuve de force, pas de faiblesse.

Qu’on peut être à la fois fragile et ultra-résilient.

Que chaque crise, chaque tempête, est aussi une occasion de mieux se connaître, de mieux s’aimer.


Et surtout, j’ai compris qu’on n’était pas seul·es. Qu’il existe une vraie communauté de parents, d’adultes atypiques, qui avancent chacun à leur manière, souvent avec beaucoup d’humour, d’amour et de créativité. Et quand c'est trop ? On prend une grande inspiration. On s’offre de la douceur, de la patience, de la reconnaissance. On se pardonne nos coups de fatigue, nos erreurs, nos loupés. On célèbre les petites victoires. On écoute nos besoins, on apprend à les nommer, à les respecter. Et surtout, on continue d’avancer, ensemble. Parce que nos enfants ont besoin de nous. Pas d’une version parfaite de nous-mêmes, non. Juste de nous, tels qu’on est. Authentiques. Humains. Un peu cabossés, mais terriblement aimants.


Si ce texte vous parle, si vous vivez ce quotidien un peu fou mais tellement riche, sachez que vous n’êtes pas seul·e. Et que vos différences, vos intensités, vos couleurs, sont une vraie force. 💛


Prenez bien soin de vous et de vos proches.


A bientôt,

Anaïs

 
 
 

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